Chapitre 3 : Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs de la mobilité sociale ?

 

Introduction :

La mobilité sociale, c'est-à-dire le changement de statut social est au centre des démocraties modernes : c’est la réalisation des valeurs fondatrices de nos sociétés : liberté et égalité des chances pour tous.

Mais quel lien existe t’il entre la situation sociale des individus et leur milieu d’origine et comment le mesurer ? Les individus peuvent-ils réellement se détacher de leur héritage social, qu’en est-il de la société française actuelle, les changements de position sociale y sont-ils fréquents, quels sont les facteurs qui les freinent ou les favorisent ?

1. Qu’est-ce que la mobilité sociale ?

1.1 Il faut distinguer la mobilité intergénérationnelle des autres formes de mobilité

Mobilité sociale : on parle de mobilité sociale quand un individu a changé de position sociale (place dans la structure sociale) soit par rapport à la position de ses parents soit par rapport à la place qu’il occupait ultérieurement

Mobilité géographique : changement de lieu de résidence à l’intérieur d’un pays ou entre pays

Mobilité professionnelle : changement de profession d’un individu au cours de sa carrière

= Mobilité intragénérationnelle : quand un individu occupe une position différente de celle qu’il occupait au début de sa vie active. Il s’agit d’un changement de catégorie sociale, mais pas forcément d’un changement de position dans la hiérarchie sociale. Il peut s’agir d’ une mobilité professionnelle (changement de profession, de secteur d’activité ou d’entreprise) sans que cette nouvelle profession ait plus de prestige (mobilité horizontale)

Mobilité intergénérationnelle : si un individu occupe une position différente de celle qu’occupaient ses parents (par exemple on compare la position sociale du fils par rapport à celle du père). L’Insee appelle la mobilité intergénérationnelle la mobilité sociale.

1.2 La mobilité observée comporte une composante structurelle

La mobilité brute ou totale ou absolue est la mobilité constatée : on la calcule à partir des taux absolus de mobilité qu’on appelle la mobilité observée.

La mobilité structurelle est la mobilité qui résulte d’un changement dans la structure de la population active (par exemple, baisse du nombre d’agriculteurs ou hausse générale des qualifications)

La mobilité nette est la différence entre la mobilité totale et la mobilité structurelle, c'est-à-dire c’est la mobilité réelle qui n’est pas liée à des changements structurels. On la calcule à partir de taux relatifs de mobilité qui permettent de montrer la fluidité sociale (ou mobilité relative) qui mesure les chances des membres de différents groupes d’atteindre tel ou tel statut.

La mobilité sociale peut être donc verticale ascendante (lorsqu’on occupe une position sociale plus élevée qu’auparavant ou que ses parents) ou descendante, mais elle peut aussi être horizontale, lorsque le changement de PCS ne se traduit pas par un changement de position hiérarchique (par ex lorsqu’un fils d’ouvrier devient employé).

1.3 Une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus fluide

La fluidité sociale est la situation dans laquelle les chances d’accéder à la PCS de son choix ne dépendent pas de son origine sociale (c’est-à-dire de la PCS des parents).

Dans une société démocratique, l’égalité des chances voudrait qu’un enfant d’ouvrier ait les mêmes chances de devenir cadre qu’un enfant de cadre.

La fluidité sociale se mesure en faisant le rapport entre les chances pour un enfant de cadre de devenir cadre (plutôt qu’ouvrier) divisé par les chances pour un enfant d’ouvrier de devenir cadre.

Si ces chances sont identiques, c’est-à-dire s’il y a une égalité des chances parfaite, ce rapport est égal à 1. Cela signifie que les chances pour un enfant de cadre de devenir cadre sont égales aux chances pour un enfant d’ouvrier de devenir cadre.

2. Principes de construction, intérêts et limites des tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale

2.1 Principes de construction

Les tables de mobilité construites par l’INSEE ne représentent pas toute la mobilité sociale en France : il s’agit majoritairement de tables masculines qui présentent la mobilité entre père et fils et qui ne prend en compte que les actifs de 40 à 59 ans (car il s’agit de la période où la carrière professionnelle est la plus stabilisée) 

À partir des tables de mobilité construites en données brutes (en milliers d’actifs), on peut effectuer différents calculs en % qui permettent d’apprécier la mobilité sociale :

- soit par des tables de recrutement qui permettent de mesurer l’influence de l’origine sociale sur la position sociale de l’individu. On se demande alors d’où viennent les fils qui sont dans telles ou telles PCS, quelle était la PCS de leur père ? Par exemple, quelle est l’origine sociale des personnes qui sont aujourd’hui professions intermédiaires ?


- soit par des tables de destinée qui permettent d’évaluer les probabilités d’obtenir une position sociale quelconque en fonction de l’origine sociale. On s’interroge alors sur ce que sont devenus professionnellement les fils issus d’un milieu social donné. Par exemple, que sont devenus les fils dont les pères étaient agriculteurs ?


La diagonale montre pour les deux tableaux l’existence d’une certaine reproduction sociale (=immobilité sociale) plus forte aux extrémités de l’échelle sociale.

 La ligne ensemble dans la table de recrutement montre la structure de la population active des pères et la ligne dans la table des destinées la population active des fils. Cela peut permettre de montrer l’évolution de la population active sur deux générations.

2.2 Les limites des tables de mobilité

-L’étude de la mobilité intergénérationnelle ne porte finalement que sur quelques actifs : 

Les fils suffisamment âgés pour avoir une situation stabilisée (40.50ans) et leur père. 

On oublie par exemple les jeunes qui arrivent actuellement sur le marché du travail.

-Les tables de mobilité ne font pas non plus apparaître le rôle de la conjointe (de la mère) : or, plus il y a d’homogamie sociale chez les parents, et plus il y aura d’hérédité sociale chez les enfants.

-La mobilité sociale observée dépend du nombre de catégories prises en compte : plus ce nombre est faible, moins il y aura de mobilité. 

L’ampleur et la fréquence de la mobilité dépend en fait beaucoup du nombre de PCS retenu : par exemple, si on utilise une nomenclature plus détaillée, on voit que pour les ouvriers la mobilité interne au groupe en fonction de la qualification est beaucoup plus grande (les enfants d’ouvrier non qualifié deviennent ouvrier qualifié)

-Ensuite, il peut y avoir un écart entre la mobilité objective observée dans les tables de mobilité et la mobilité subjective vécue par les individus.

Une mobilité ascendante formelle, c'est-à-dire le passage d’une PCS à une autre supérieure à celle de son père, peut cacher une immobilité réelle, c'est-à-dire ne pas représenter réellement une amélioration de niveau de vie ou de prestige social (par exemple, le fils d’instituteur qui devient professeur)

De la même manière, les immobiles, ceux qui sont rangés dans la même PCS que leur père, peuvent ne pas avoir du tout le même statut social (supérieur ou inférieur).

Enfin, toutes les catégories ne sont pas hiérarchisables : par exemple, un fils d’agriculteur qui devient chauffeur routier connait-il une mobilité sociale ascendante ?

Néanmoins l’analyse de ces tables de mobilité sociale est très utile pour savoir si la société française favorise plus d’égalité des chances aujourd’hui qu’avant et pour observer et commencer à expliquer les trajectoires d’ascension sociale, le déclassement social ou la reproduction sociale.

3. Mobilité ascendante, reproduction sociale et déclassement

3.1 Quelle mobilité ascendante peut-on identifier ?

Mobilité verticale : quand on se déplace le long de l’échelle sociale.

Elle est ascendante si on monte dans la hiérarchie sociale. 

On parle de mobilité sociale ascendante quand un fils occupe une PCS supérieure à celle de son père.

-En France, depuis 50 ans, on peut voir que la fluidité sociale a augmenté : l’écart entre les chances de devenir cadre pour un fils de cadre et pour un fils d’ouvrier s’est réduit.

-On observe aussi une augmentation du nombre de cas de mobilité sociale ascendante, même si le plus souvent il s’agit d’une mobilité de proximité : les individus n’ont pas toujours la même PCS que leur père, mais ils occupent une PCS proche de celle de leur père : les cas de forte mobilité sociale (ascendante ou descendante ) sont rares.

-Cela s’explique surtout par l’évolution de la structure socio-professionnelle et l’élévation du niveau de formation. La mobilité sociale ascendante est donc surtout une mobilité structurelle.

3.2 Une société où domine la reproduction sociale

En France, la reproduction sociale représente environ 1/3 des situations : quelle que soit la PCS, la probabilité pour un fils d’occuper la même PCS que son père est la situation la plus probable (lecture de la diagonale de la table de mobilité).

Ceci est encore plus vrai aux extrémités de la hiérarchie sociale :

-plus de la moitié des enfants de cadres deviennent cadres (table des destinées) même si aujourd’hui la PCS cadres recrute dans toutes les autres PCS (table des recrutements).

-La majorité des ouvriers aujourd’hui sont des fils d’ouvriers (table des recrutements), même si les fils d’ouvriers ont des destinées très variées.

3.3 Il existe des situations de déclassement social

La mobilité sociale est descendante si on descend dans la hiérarchie sociale, par exemple si on occupe une position sociale inférieure à celle de ses parents. On parle aussi de déclassement social.

Les trajectoires de mobilité ascendante sont plus fréquentes que les situations de déclassement social.: le déclassement concerne surtout les fils de cadres (et dans une moindre mesure les professions intermédiaires) : lorsqu’ils descendent dans l’échelle sociale c’est pour occuper la PCS juste inférieure à celle de leur père.

On parle alors de déclassement social, comme l’incapacité d’un individu à maintenir sa position sociale, soit par rapport à ses parents, soit par rapport à son niveau de qualification.

Le déclassement peut prendre trois formes : un déclassement intra générationnel : quand on perd son emploi et qu’on en retrouve un autre dans une PCS inférieure, le déclassement intergénérationnel quand on occupe une PCS inférieure à celle de son père et le déclassement scolaire, quand on a un diplôme supérieur à son père mais qu’on occupe une PCS égale ou inférieure à celle de son père. Le déclassement scolaire est dû à la perte de rentabilité des diplômes.

On observe que depuis les années 90, la rentabilité du diplôme diminue, cela signifie qu’un même diplôme du supérieur n’est plus associé à la même probabilité d’occuper un emploi de cadre. 

4. les spécificités de la mobilité des hommes et de celles des femmes

Les enquêtes de mobilité représentent le plus souvent, non pas la mobilité sociale en général, mais la mobilité des pères aux fils. Cette non-prise en compte de la mobilité féminine est longtemps légitimée par leur faible participation au marché du travail, mais aujourd’hui plus de 70% des femmes de 25-50ans sont actives.

Mesurer la mobilité sociale intergénérationnelle des femmes est tout de même plus complexe que mesurer celle des hommes : 
le taux d'activité féminin était faible parmi les générations âgées : par exemple, si l'on étudie les femmes de 40 à 59 ans (âge où la carrière professionnelle atteint son sommet), 91 % de ces femmes travaillaient en 2003 mais seulement 67 % de leurs mères avaient été actives au moins pendant un temps. L'étude de la mobilité sociale entre mère et fille ne concerne donc qu'une partie des femmes actives.

Les femmes connaissent une mobilité sociale ascendante plus forte par rapport à leur mère que les fils par rapport à leur père car leur mère occupant des emplois généralement moins qualifiés que leur père, grâce à l’élévation généralisée des qualifications, elles ont plus de chance d’occuper une PCS supérieure : il s’agit alors de mobilité structurelle c’est-à-dire d’une mobilité qui s’explique par l’évolution de la structure de la population active des femmes liée à l’évolution des mentalités et des lois.

Les femmes connaissent une mobilité sociale descendante plus forte par rapport à leur père que les fils par rapport à leur père car les femmes occupent plus souvent des emplois moins qualifiés et dans le secteur tertiaire, elles sont plus souvent discriminées à l’embauche et elles arrivent moins bien à rentabiliser leur diplôme.

Les femmes semblent donc connaître moins d’immobilité sociale dans le sens où elles reproduisent moins souvent le statut de leurs parents, en partie parce que la mobilité féminine est plus structurelle.

Cela ne signifie pas que ces femmes vivent plus souvent dans un milieu social différent de celui d'origine car, lorsqu'elles ont un conjoint ou un compagnon, celui-ci peut être aussi qualifié que leur père.
Ainsi, la mobilité sociale nette des femmes ne passe pas nécessairement par une mobilité professionnelle, mais par l’union à un conjoint appartenant à une PCS supérieure à celle de son père.

Remarque : le développement de l’emploi féminin joue aussi sur la mobilité sociale masculine : en venant occuper massivement les emplois du bas de l’échelle sociale (en particulier ceux de la PCS employés), les femmes ont contribué à permettre aux hommes d’occuper une position sociale plus élevée. !!

5. Comment expliquer la mobilité sociale ?

5.1 Par l’évolution de la structure socio-professionnelle, 

-Certaines catégories socioprofessionnelles ont vu leurs effectifs se réduire, c’est particulièrement le cas pour les agriculteurs et pour les ouvriers. Il y a donc moins de « places » pour les enfants d’agriculteurs et d’ouvriers, ce qui réduit les chances de reproduction sociale et entraîne mécaniquement une mobilité sociale puisqu’il est impossible que tous les fils d’agriculteurs deviennent agriculteurs et que tous les fils d’ouvriers deviennent ouvriers. On peut observer cette mobilité structurelle en comparant la structure de la population active des pères (colonne ensemble dans la table de recrutement) à la structure de la population active des fils (ligne ensemble de la table de destinée).

Les enfants d’ouvriers (s’ils ne deviennent pas ouvriers) deviennent souvent professions intermédiaires : cela s’explique par la hausse généralisée des niveaux de qualification. 12.3% des enfants d’ouvriers deviennent employés : cela s’explique par la tertiarisation de l’économie (production et emplois)

-A l’inverse pour certaines catégories socioprofessionnelles comme les employés, les professions intermédiaires ou les cadres, les effectifs ont fortement augmenté ouvrant ainsi des places pour les enfants n’étant pas issus de ces catégories et leur permettant ainsi de connaître une mobilité sociale.

Par exemple, 21.5% des cadres ont un père profession intermédiaire, et 19.6% un père ouvrier. Cela montre la hausse généralisée des niveaux de qualifications.

La PCS employés recrute majoritairement chez les ouvriers et sinon à part presqu’égale dans les autres PCS. Cela s’explique par la tertiarisation.

Il est à noter que la plupart du temps, la mobilité existante est une mobilité de proximité (les enfants d’ouvriers deviennent employés ou professions intermédiaires, les professions intermédiaires deviennent cadres)

-Les différences de taux de fécondité entre les catégories socioprofessionnelles renforcent la mobilité sociale

Chez les agriculteurs et les ouvriers le nombre moyen d’enfants est supérieur à 2. Ainsi 3 enfants ne pourront pas occuper les 2 emplois agricoles de leurs parents. Si la structure socio-professionnelle était la même, il y en a au moins un qui devrait connaître une mobilité sociale. Mais ce mouvement est renforcé par le fait que le nombre d’emplois agricoles diminuent. On peut faire le même raisonnement pour les ouvriers

A l’inverse, les cadres et les employés ont en moyenne moins de 2 enfants. Il faut donc que ces PCS aillent recruter dans d’autres PCS, et ceci d’autant plus que le nombre d’employés et de cadres augmentent.

Cependant le modèle familial de deux enfants s’est généralisé et les taux de fécondité se sont rapprochés entre les différents groupes sociaux, ce qui limite de plus en plus l’impact de la fécondité sur la mobilité structurelle.

5.2 Par l’élévation des niveaux de formation

-L’augmentation généralisée des niveaux des diplômes vient expliquer la mobilité sociale ascendante. Elle résulte d’une volonté institutionnelle de favoriser l’égalité des chances par une politique de massification scolaire.

:Mais cette massification n’est pas synonyme de démocratisation ;il subsiste encore des inégalités de réussite scolaire qui expliquent la reproduction sociale forte aux extrémités de la hiérarchie sociale. Ces inégalités s’expliquent essentiellement par le fait que le capital culturel légitimé à l’école est celui des cadres (P.Bourdieu) ; les enfants de cadres ont donc plus de chances de faire des études longues.

-Le déclassement scolaire (les enfants qui ont des diplômes plus élevés que leurs parents n’ont pas forcément une position sociale plus élevée) peut s’expliquer par le paradoxe d’Anderson : l’augmentation généralisée du nombre de diplômés dévalorise les diplômes.

Avoir un diplôme élevé ne garantit plus d’avoir un emploi très qualifié (même s’il en renforce la chance)

-La rentabilisation du diplôme sur le marché du travail va aussi dépendre du capital social des parents : ensemble des réseaux relationnels qu’un individu peut mobiliser (voir analyse de P.Bourdieu). Cela peut expliquer que les enfants d’ouvriers, même s’ils sont qualifiés, ne décrochent pas aussi souvent un emploi correspondant à leur qualification que les enfants de cadres car ils ne disposent pas du même réseau relationnel pour rentabiliser leurs diplômes.

5.3 Par les ressources et les configurations familiales

Il existe pourtant une partie de la mobilité qui est une mobilité réelle.

-Les partisans de l’individualisme méthodologique (notamment R.Boudon) privilégient une analyse en termes de stratégies d’acteurs rationnels : même si l’origine sociale est importante, elle ne détermine pas toutes les trajectoires individuelles : la part du sujet dans la décision individuelle est non négligeable.

-Les trajectoires « improbables », c’est-à-dire des formes de mobilité exceptionnelles statistiquement, peuvent aussi s’expliquer par la mobilisation de ressources différentes au sein des familles 

Les ressources familiales sont les différents types de capitaux que les individus peuvent mobiliser au sein de leur famille (capital économique, culturel, social,…) : par exemple, dans La France des Belhoumi, de S.Beaud, on voit comment la réussite des grandes sœurs va apporter un soutien moral, financier, relationnel aux plus jeunes enfants de la fratrie.

Les configurations familiales, c’est-à-dire la taille de la fratrie, la situation conjugale ou l’origine migratoire, peuvent aussi jouer un rôle dans la réussite scolaire et sociale, par exemple dans La France des Belhoumi, de S.Beaud la présence de grandes sœurs impliquées dans la scolarité va être un atout dans la réussite des plus jeunes.

=> l’existence de trajectoires improbables s’expliquent donc par la diversité des acteurs de la socialisation ( B.Lahire )

-Ainsi, les stratégies de mobilité ascendante influencent positivement la mobilité sociale : Les ouvriers et les immigrés, en particulier, utilisent l'école comme tremplin pour une progression sociale.  L’objectif est alors de faire une socialisation anticipatrice afin de sortir de son groupe d’appartenance pour adopter les normes et valeurs d’un groupe de référence

Groupe d’appartenance : groupe d’origine dans lequel l’individu a construit ses normes et ses valeurs.

Groupe de référence : groupe dont les normes et les valeurs sont adoptées comme modèle par un individu.

Socialisation anticipatrice : forme de socialisation d’un individu souhaitant adopter les normes et les valeurs d’un groupe de référence qui est différent de son groupe d’appartenance

Certains récits biographiques comme ceux d’Annie Ernaux (La Place) illustrent la diversité des influences socialisatrices auxquels les enfants peuvent être soumis et comment des enfants issus de milieux populaires peuvent être confrontés à de nouveaux univers sociaux grâce à leur réussite scolaire et leur ascension sociale, devenant ainsi des « transfuges de classe ».